"Le son des rivières dans les arbres" – Durée : 13'26
- Mai 2017, je propose à Mathilde de réaliser une pièce de musique électro-acoustique qui accompagnera l'une de ses installations au musée de Millau cet hiver, nous nous donnons rendez-vous par téléphone en juillet...
- Le 20 juillet, je contacte Mathilde pour un entretien téléphonique autour de son parcours artistique, son rapport à la matière, l'évolution de son travail, sa relation intime aux livres, son enfance... Pour des raisons techniques notre longue et belle conversation n'a pu être enregistrée, mais son contenu restera très présent dans mon esprit et sera le fil conducteur et l'inspiration de cette composition sonore...
- En juin je débute la collecte de la matière sonore nécessaire à ce projet, la plupart des sons proviennent d'enregistrements "maison" réalisés à partir de vieux bouquins destinés à la déchetterie et prélevés dans la "réserve" de Mathilde / Proposer une oreille poétique et/ou fantasmée de son atelier, prendre les chemins de traverse, se servir des livres en tant qu'émetteurs acoustiques et objets sonores...
- Début août, commence la sculpture de mes échantillons, les froissements des papiers, les mouvements des pages, les déchirements, les chutes, les brûlures, seront progressivement transformés ou laissés à leur état initial.
A l'issue de cette étape, apparaîtront des "familles de sons": les "oiseaux", les "liquides", les "gazeux", les "guerriers", les "mystérieux"... , plus d'une centaine d'échantillons dont la plupart ne seront pas conservés...
- Fin de l'été, je m'isole deux jours dans mon studio pour orchestrer et rassembler les pièces du puzzle. Après quelques tentatives une certaine narration émerge en partie grâce à ces familles de sons et au souvenir des mots de Mathilde ; me faisant passer d'un lieu "merveilleux" à un autre à la manière d'une Alice/Mathilde.
Chaque mini-séquence de cette pièce témoigne de certains aspects émotionnels suscités par les livres ; la piste finale pourra être écoutée par n'importe quel bout, même si le morceau possède une durée effective, il n'y a pas de début ni de fin...
- La phrase, "Le son des rivières dans les arbres" est extraite des écrits de mon ami peintre André Aragon, ce sera un tableau sonore un peu particulier, dans le morceau final.
Cette sorte de haïku étiré et transformé comme par magie par un procédé de "phasing" renforce la sensation de l'illusion et du cyclique, fils rouges de cette promenade sonore
(PHASING / Découverte de Terry Riley dans les années 60). Si vous tendez l'oreille, vous pourrez entendre un joueur de caisse claire...). Bonne écoute...
(...Le phasing se construit à partir d'un court motif musical répété indéfiniment. Chaque musicien (ou magnétophone) répète ce motif en boucle, mais avec un décalage entre les voix, décalage qui augmente et diminue au cours de la pièce. Il existe plusieurs manières de réaliser ce décalage, et donc le Phasing...) - Vincent Dubus - (Septembre 2017) –
Contact :
vincentdubus.universonore@orange.fr -
released January 13, 2020